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La montée à la Santa Cova Cliché Monique <vue précédente< Vignettes >vue suivante> Santa Cova (la grotte des Saints)C'est la grotte où furent cachées les reliques et les bustes des Saints Abdon et Sennen pendant la Révolution Française, de 1793 à 1797. Cette période causa de vives inquiétudes aux Arlésiens, de par le sort qui allait être réservé aux précieuses reliques de leurs Saints Protecteurs ; le pillage et l'anéantissement des reliquaires étaient alors l'un des traits les plus odieux de cette persécution que l'Église de France a subie à la fin du XVIIIe siècle. Au début de l'année 1793, l'on s'aperçoit que les deux reliquaires en argent ne sont plus dans l'église. Aussitôt, la municipalité en instruit le Directoire du département. Cette démarche lui attira bien des ennuis car, selon la loi du 10 septembre 1792,ces objets en argent auraient dû être portés à la Monnaie de Perpignan, ce qui n'avait évidemment pas été fait. Mais que s'était-il donc passé ? Monseigneur De Maler, qui devait être peu après victime de l'ouragan de l'an 1793, méritait d'être l'instrument choisi par la Providence pour assurer la conservation de ce trésor. Ce fut donc par ses soins vigilants que les reliquaires, enlevés à leur chapelle où ils n'étaient plus en sûreté, furent cachés, d'abord dans une armoire de la sacristie ; puis derrière l'autel du Christ ; puis encore et successivement dans la maison Fite et dans la ferme de Codalet. Quelques jours après, ils furent transportés pendant la nuit dans la métairie de Can Rizan, près de la chapelle de Santa Creu, sur le territoire de l'ancienne commune de Fontanills et confiés ensuite à Monsieur Joseph Mas, métayer, que Monseigneur De Maler avait préalablement informé de I'important et périlleux service qu'il attendait de lui. Joseph Mas recouvrit les deux reliquaires de linges et de haillons. Puis, il les plaça dans une caisse qui se trouvait dans sa cuisine entre la table et la cheminée. Or, il se trouva un misérable qui trahit le lieu du dépôt et, sur sa dénonciation, le lendemain même, vingt-trois hommes se présentèrent à la maison de Joseph Mas et la fouillèrent. Ayant aperçu la caisse qui contenait les reliquaires, ils l'entrouvrirent mais, la croyant pleine de haillons, ils se retirèrent. La Providence n'avait pas permis que les Saintes Reliques fussent la proie d'une bande sacrilège. Irrités de n'avoir rien découvert, ils se vengèrent sur le bon métayer qu'ils conduisirent enchaîné jusqu'à la métairie de la Casanova où ils ne tardèrent pas à le remettre en liberté. À peine revenu chez lui, le brave homme, tout heureux d'avoir échappé à la mort et aux suites funestes qu'aurait pu entraîner cette perquisition, résolut d'assurer malgré tout le sort du dépôt dont, ayant accepté la garde, il s'en reconnaissait la responsabilité. Ainsi, quand la nuit fut venue, il transporta les deux reliquaires recouverts d'une étoffe de soie rose dans une grotte ignorée située à une petite distance, et élevée dans la falaise, au-dessus du sol d'environ dix mètres. Ces deux draperies qui avaient recouvertes les reliquaires sont, avec la caisse qui les avait contenus, religieusement conservées par les descendants de Joseph Mas. La municipalité d'Arles, condamnée à payer trois mille livres à I'Hôtel de la Monnaie de Perpignan pour tenir lieu de l'argent des reliquaires disparus, avait dû verser deux mille livres qui furent impérieusement exigées. Les deux reliquaires restèrent cachés dans la grotte pendant quatre ans. Joseph Mas les visitait quelquefois. En l'an 1797, une gouttière menaçant d'endommager les précieux reliquaires, Joseph Mas les rapporta chez lui et les replaça dans la caisse qu'il enfouit dans un grenier à foin attenant à la métairie. Après avoir laissé écouler cinq années, il estima que la période de démence révolutionnaire était définitivement close. Il se fit donc connaître comme le receleur du précieux dépôt qu'on commençait à croire perdu. Cette nouvelle, rapidement ébruitée, souleva dans toute la ville un saint enthousiasme; la joie mettait des larmes dans tous les yeux. Enfin, le 25 juin de l'an 1803, les Corps Saints (els Cossos Sants) furent transportés dans leur chapelle après une absence de 10 ans. Plaquette de Myriam "Abdon et Sennen - Athlètes de la Foi" Documentation Jean Faure Ce texte paraît avoir été
emprunté à l'ouvrage de l'abbé Adolphe Crastre,
Histoire du martyre des saints
Abdon et Sennen, de leurs reliques, de leurs miracles, de leur culte
et de l'eau miraculeuse du sarcophage.
Ed. Xatard, Amélie les Bains, 1932. Une explication du remplissage du sarcophage par des hydro géologues |